J’étais complètement dissociée…

Tu n’as jamais essayé de te débattre ? Tu n’as jamais pu en parler à quelqu’un ? C’est étrange tout de même.

Mais c’est vrai elle a raison. Comment se fait-il que je n’ai jamais cherché à résister aux attaques de mon agresseur ? Comment se fait-il que je n’ai jamais eu la possibilité d’en parler, tout simplement, à quelqu’un. Je m’interrogeais sérieusement. J’avais beau chercher dans le peu de mémoire que j’avais de mon enfance et de mon adolescence, je ne comprenais pas pourquoi je n’avais jamais pu ouvrir ma bouche et dire ce que je vivais.

Ces questions me hantaient. Pourquoi est-ce que j’avais accepté tout cela sans rien dire et sans m’y opposer durant toutes ces années ? Surtout que, finalement, tout s’était arrêté le jour où j’avais trouvé la force de dire non. Je ne pouvais m’empêcher de penser que j’avais une part de responsabilité dans tout ce qui m’était arrivé.

J’avais déjà tellement honte, je me sentais déjà tellement sale mais maintenant, je prenais conscience qu’en plus, je m’étais rendu coupable de ce qui m’était arrivé…

J’ignorais tout du phénomène de sidération psychique qui se produit lors de viols ou de violences. Cela est provoqué par le choc de l’évènement subi et plonge la personne qui en est victime dans un état de stupeur émotive dans lequel elle est figée, la rendant ainsi totalement incapable de réagir et de s’opposer, que ce soit physiquement ou émotionnellement.

Voyons cela de plus près.

Notre organisme a tellement bien été créé, que lors d’une situation de danger, une alarme sous corticale se met automatiquement en marche. Celle-ci a pour fonction d’alerter le cerveau afin qu’il réagisse et que des hormones de stress soient sécrétées, l’adrénaline et le cortisol, pour que notre organisme puisse faire face au danger.

Mais lorsque l’alerte est trop élevée et qu’il se produit un choc émotionnel intense, la victime entre en état de sidération, le cerveau ne réagit plus au signal et l’alarme continue de monter en puissance avec des taux d’hormones de stress de plus en plus importants, jusqu’à provoquer un taux d’adrénaline et de cortisol dangereux pour l’organisme (avec fort risque cardio-vasculaire et neurologiques) avec la possibilité de conduire à un arrêt cardiaque lors d’un stress extrême. Pour échapper à ce scénario, l’organisme met en place un mécanisme de protection que l’on peut comparer à une disjonction du circuit émotionnel (exactement comme dans un circuit électrique en surcharge) ce qui crée un état de dissociation traumatique. La victime dissociée se retrouve déconnectée de ses émotions et de ses perceptions physiques. Elle est alors comme anesthésiée et spectatrice de la situation.

Voilà pourquoi une personne violée, violentée, peut se retrouver dans l’incapacité de se débattre, selon l’intensité du choc émotionnel qu’elle vit.

La sidération est d’autant plus forte si la victime est jeune, vulnérable et dans l’incapacité de comprendre ce qu’il se passe.

Malheureusement cela ne s’arrête pas là. La sidération produite par l’effraction psychique et la dissociation qu’elle entraine, même si, en première intention, tout cela se met en place pour nous protéger, va entrainer de lourdes conséquences par la suite.

En fait la dissociation va provoquer la mise à distance de la mémoire émotionnelle lors de l’évènement traumatique. C’est ce qu’on appelle la fameuse mémoire traumatique. Cette dernière contient toute la mémoire de l’évènement mais également toute la charge émotionnelle qui y est reliée. La dissociation bloque l’accès à cette mémoire. Cela parait sympa sur le papier. On peut penser au premier abord que cela est mieux puisqu’il n’y a donc plus de souffrance mais en réalité ce n’est pas comme cela que ça se passe. Cette mémoire traumatique, piégée dans l’amygdale, va s’activer à chaque situation vécue qui pourrait rappeler l’évènement (odeurs, lieu, situations, etc.) provoquant des flashbacks qui font revivre les émotions intenses liées à l’évènement, de façon totalement anarchique.

Le parcours de guérison va consister à libérer cette mémoire traumatique, à mettre des mots sur ce qu’il s’est passé afin de réintégrer cette mémoire dans le cerveau. Le problème majeur, c’est que lorsqu’on a été abusée par des hommes (dans le sens « humain »), il est très difficile de faire confiance à nouveau dans l’homme. C’est ce qui m’a d’ailleurs conduite à n’en parler à personne. Personne, depuis mon enfance, ne m’avait tendu la main. C’est extrêmement douloureux comme situation. C’est une indication néanmoins importante car lorsque j’allais dans un cabinet de thérapeute, je cherchais désespérément l’amour et l’attention qu’on ne m’avait jamais donné, tout en ayant comme croyance profonde que c’était impossible. Tout cela pour dire que pour guérir du traumatisme et de la dissociation, il est préconisé d’utiliser des méthodes, or, je pense que cela a ses limites. Car au-delà de la méthode limitée, c’est l’amour vrai, pur qui va redonner confiance et permettre une guérison profonde. Mais, après avoir rencontré plusieurs thérapeutes, je me suis vite rendue compte que personne n’était capable de donner cet amour que je cherchais. Aucun homme ne peut aimer de façon inconditionnelle et continuelle une autre personne. La victime d’abus va continuellement chercher cet amour auprès des personnes qu’elle a en face d’elle, et sera malheureusement parfois encore abusée.

Cet amour-là que je cherchais partout sans succès, ne pouvait venir que de Dieu. J’aimais Dieu. Je le priais depuis petite, mais je n’avais pas saisi la puissance de son amour pour moi. Il était éloigné, entaché par le vernis religieux qu’on m’avait inculqué.

J’étais complétement dissociée et je l’ignorais. Mon être intérieur était constitué de différents cachots au sein desquels étaient enfermées toutes les mémoires reliées à mon passé.

Jésus a été envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance.

Luc 4 : 18

Peut-être que comme moi, tu as vécu un abus dans l’enfance. Peut être que comme moi, tu t’es culpabilisée de n’avoir pu réagir, de n’avoir pu parler. Tu es dissociée et tu as peut-être même abandonnée l’idée de pouvoir en guérir un jour à force de chercher secours dans toutes sortes de méthodes ?

C’est dans mes temps de prière et de méditation biblique que le processus de libération a pu commencer. J’étais conduite à revisiter mes souvenirs, enracinée dans l’amour du Père. La charge émotionnelle reliée à ceux-ci pouvait maintenant s’exprimer et être libérée. Petit à petit, j’ai pu sortir de la confusion extrême et de la culpabilité dans laquelle j’étais. Dans ce processus j’ai aussi du me confronter à Stéphanie, celle que j’avais voulu effacer avec toute son histoire sordide. Par cette rencontre extraordinaire avec Jésus, j’ai été réconciliée avec mon Père céleste. J’ai reçu son amour et sa justice. Son amour pur et véritable m’a bouleversée, sa justice m’a permis de dépasser la douleur de mon injustice. De cette réconciliation, j’ai été réconciliée avec celle que je suis. Depuis son amour, j’ai pu m’ouvrir à l’amour des hommes.

J’étais loin d’imaginer qu’un jour, je pourrais être complétement guérie des conséquences du traumatisme que j’avais subi. Pourtant, aussi fou que cela puisse paraître, Jésus l’a fait. C’est un miracle. Alors effectivement ce n’est pas un miracle instantané, c’est une guérison progressive et qui continue toujours d’ailleurs, et qui impacte tous les domaines de ma vie. Tu peux découvrir mon témoignage complet dans mon livre.

Pour l’instant, je te propose de prier avec moi

(Ceci est un modèle de prière à adapter selon ta situation)

Jésus, (je ne te connais pas mais) je te demande de te révéler à moi. Tu vois mes souffrances. Tu connais tout ce que j’ai vécu. Tu sais exactement comment me conduire à la guérison du traumatisme que j’ai subi. Je te demande de m’entourer de ton amour. Je te demande de mettre ta justice là où j’ai subi des injustices. Je te demande de mettre ta paix dans mon amygdale et dans tout mon système nerveux. Je te demande de m’accompagner pour sortir de la confusion qui opère en moi et autour de moi. Je crois que tu peux accomplir cela, comme tu l’as fait pour Stéphanie et beaucoup d’autres de tes enfants. Apprends-moi à te connaître, à te faire confiance et à t’aimer Jésus. Révèle-moi l’amour du Père pour moi. Deviens l’ami fidèle en qui je me confie. Amen

Peut-être que tu auras besoin de passer du temps en prière, pour te laisser toucher par l’amour du Père, en Jésus. Il est bon aussi de trouver une personne de confiance pour prier avec toi. Si tu te sens touchée et que tu souhaites en parler, clique ici pour réserver un créneau avec une personne de l’équipe.

Que tu puisses trouver l’Amour véritable, la Vérité et la Vie,

Stéphanie